Chroniques culture - Odile Cougoule

Cie MALKA Les compagnies d'esthétique hip hop ont investi le festival off d'Avignon prenant possession des lieux sans ambages, comme à leur habitude. Les salles sont pleines, l'enthousiasme et l'énergie sont là c'est peu dire et les propositions restent variées autant qu'inégales. Les anciens répondent "présent" comme B ouba Landrille Tchouda et sa compagnie Malka qui sans cesse remet les compteurs à zéro pour trouver de nouvelles pistes à son expression. En cet été,  l'art de la fugue l'a séduit. Jouer avec la notion de temps, en utilisant les entrées en successions, la résonance des mouvements dans l'espace, l'unisson et le décalé tout en cherchant à dévoiler la singularité des interprètes à travers cet essentiel qu'est le temps, ce n'est pas jeu facile.  Parfois çà passe parfois çà casse mais c'est là tout l'enjeu de l'expérimentation, incontournable et belle lorsque la danse est portée  par des interprèt

13 jours une vie ... c'est peu ! Mais ça marque à tout jamais lorsqu'il s'agit d'un enfant, de votre enfant. Gaël Leiblang avec son regard clair et ses mots tendres nous le dit ou plutôt nous le fait sentir dans Tu seras un homme papa. .. Pas de faux semblants dans ce récit fait de mots simples et de phrases courtes comme pour un reportage,  mais de l'émotion à chaque instant. Le texte écrit par l'acteur nous "capture" au sens où il nous enferme d'emblée dans un espace de l'intime, de son intime qu'il nous livre sans résistance. Il est question de Sa vie et qui sait peut être de la notre. De l'événement attendu qu'il évoque, une nouvelle naissance,  on en suit pas à pas l'attente heureuse, la réalisation prématurée puis le drame...  Le moment où chaque mot entendu fait basculer la vie ; syndrome, maladie génétique, opération deviennent des obstacles au plaisir, à la fraternité.  Paroles, gestes, appels téléphoniques, sueurs

71ème édition, le festival ne renonce pas à un monde meilleur...... Avignon le 25 juillet 2017  59 spectacles 300 représentations dans 39 lieux  123  000 billets à la vente - 112000 billets vendus 40 000 entrées gratuites 

Eperlecques petite bourgade des Hauts de France, tout commence là.......Comment vit - on à Eperlecques comment grandit - on à Eperlecques ?  Géographie, psychologie, sociologie  s'associent pour nous livrer la vie de Lucien qui à 14 ans s'emmêle les pinceaux dans son orientation sexuelle. Il est vrai qu'avoir 14 ans loin des villes ne facilite pas la tâche et la famille qui l'entoure sur laquelle le réel à finalement peu de prises ne donne pas beaucoup de chance à son épanouissement. Sous la forme d'une conférence avec tableau et baguette qui va avec, retro-projecteur et croquis sur transparents, prononciation précise et ton approprié, le conférencier refait le parcours de Lucien ... Pendant 1h, l'exposé de sa vie nous livre la difficulté d'être face  à "sa" sexualité dont on ne sait si elle est juste ou non, dont on ne sait pas si le plaisir du sexe va avec l'amour, dont les informations sur Internet et ses réseaux semblent autan

Des hommes, des femmes marchent, déambulent, se déplacent simplement sur le plateau... ils se croisent, se frôlent, s'arrêtent et surtout regardent au loin ... Regards appuyés sur du vide, ils semblent interroger ce lointain que l'on sent désiré autant qu' inaccessible. Ni danse ni théâtre mais des présences qui en quelques figures dessinent un destin. Le piano live et le chant en langue arabe impriment le spectacle des sonorités de "l'ailleurs" et définissent l'identité des uns et des autres, public - acteurs. Le temps s'écoulent et comme en Orient on le laisse passer. Le rien s'installe apportant le calme de l'acceptation. On retrouve dans la proposition de Radhouane el Meddeb des références comme la lenteur chère à Claude Regy et la scénographies sol tacheté et camaïeux de gris  - blanc -  noir. On regrette l'emprunt trop évident des rondes d'hommes que  Christian Rizzo a si bien traité...et la prédominance de la mu

Mousson est un spectacle sensoriel qui convoque les yeux, l’ouie et presque le toucher tant l’eau, le vent, les éléments semblent nous attraper. L’eau d’abord qui goûte imperturbablement sans déranger les acteurs en cirés jaune assis l’un derrière l’autre côté jardin… Dès cette première image, le ton   est donné : l’insolite, le ludique, le décalé vont porter cette aventure à laquelle nous sommes conviés. Sur le plateau 3 acteurs - danseurs et des objets en nombres qui vont se révéler sonores au cours du spectacle. L’imaginaire des uns et des autres pourra à sa guise développer son propre récit au fil d’une histoire qui sans en avoir l’air témoigne d’une époque qui elle a  l’air bien vraie … Mousson nous fait tourner la tête …..vers l’Est vers le pays du soleil levant,  ce pays de bambous, de tempêtes, de mer et de vent. C’est son histoire qui nous est contée sa décolonisation et son évolution à travers un déferlement d’images et de sonorités toutes aussi inouïes les unes que l

  Bahri ben Yamed annonce « Ces soirées sont la fête de la défaite » … À l’origine de la création de l’association Danseurs Citoyens , association à but non lucratif créée en 2013 ayant pour objectifs de proposer de la formation professionnelle pour les danseurs Tunisiens et de défendre le statut des danseurs auprès des autorités , Bahri Ben Yahmed n’a eu de cesse pendant 5 ans de faire vivre les corps, propulsant les jeunes dans la danse avec énergie et conviction. Danser est pour Bahri un acte de résistance, résistance à l’obscurantisme, à la négation de l’individu et à l’impossible expression de soi … Janvier 2011 a porté son ambition qui a trouvé un appui ou un écho dans ce mouvement populaire jeune et audacieux. Le moment semblait propice au passage à l’acte ; mettre à jour les corps et leur force d’expression était un défi. Garçon et filles ont pu ainsi s’adonner au plaisir du mouvement ou découvrir qu’un corps est sensible et porteur d’émotion. Par la danse Hip

  Dans ses techniques et ses esthétiques autant que dans ses modes de représentation, la danse contemporaine est riche, étonnante, parfois déroutante mais toujours en mouvement. Par sa programmation et son ouverture aux autres, le festival Plateforme danse a choisi de s’inscrire de façon dynamique dans ce courant où liberté et audace sont au cœur de la création.  La diversité est un axe majeur de l’édition 2017, hip hop avec Pierre Rigal, danse intégrée avec Eric Languet de l’île de la Réunion, échanges méditerranéens et place faite à la jeune création corse…  Tout est là pour affirmer la nécessité d’une ouverture au monde pour sentir la richesse qu’elle apporte. L’attrait du public pour cet art vivant qui offre de nouveaux espaces créatifs semble d’ailleurs entrer en résonance avec les propositions de ce rendez vous annuel initié par Hélène Taddei du collectif Art mouv Zone libre. On retiendra, pour la qualité qu’elle recelait, la soirée partagée entre Christian R