2017 - Avignon Off - Le hip hop trouve sa place

Cie MALKA


Les compagnies d'esthétique hip hop ont investi le festival off d'Avignon prenant possession des lieux sans ambages, comme à leur habitude. Les salles sont pleines, l'enthousiasme et l'énergie sont là c'est peu dire et les propositions restent variées autant qu'inégales.
Les anciens répondent "présent" comme Bouba Landrille Tchouda et sa compagnie Malka qui sans cesse remet les compteurs à zéro pour trouver de nouvelles pistes à son expression. En cet été,  l'art de la fugue l'a séduit. Jouer avec la notion de temps, en utilisant les entrées en successions, la résonance des mouvements dans l'espace, l'unisson et le décalé tout en cherchant à dévoiler la singularité des interprètes à travers cet essentiel qu'est le temps, ce n'est pas jeu facile.  Parfois çà passe parfois çà casse mais c'est là tout l'enjeu de l'expérimentation, incontournable et belle lorsque la danse est portée  par des interprètes d'une grande technicité comme ici. 2 hommes, 4 femmes, un dispositif de chaises placées de dos sur les 3 cotés de l'espace scénique permet entrées et sorties et une variété de situations du solo à l'alignement des 6 en diagonale.  L'art de la fugue c'est aussi l'esquive et c'est là finalement que le hip hop entre en jeu dans des duos séducteur ou des luttes fratricides...Bach les guide  sur la piste du jeu ...
Pour Pierre Bolo - compagnie chute libre, çà tourne çà marche, çà saute, ils sont rodés et malgré un espace trop petits pour leurs corps, les spots de la scénographie et leurs mouvements, comme toujours ils s'élancent allant chercher la légèreté dans le sol et le poids dans les airs. Trouver sa place dans la masse c'est une des données du spectacle Flash Players ! On a envie de leur dire "c'est bon, çà va"     ils sont beaux, la danse est belle, la clarté du geste reste un point fort chez eux dans une danse ambitieuse à la mesure de la qualité des interprètes.
Avec le Groupe Pyramid, plus jeune dans le métier, il y a de l'ambiance. Tout se passe dans un bar avec phono, rigolades et blagues de comptoir. 4 personnages chapeaux sur la tête, imperméable et costards façon Eliott Ness et 1 garçon de café, on est dans Ballet Bar .. Les hip hoppeurs ont opté d'emblée pour la théâtralisation et le comique. Ils dansent, s'assemblant dans un bal à 5 époustouflant de virtuosité ou "perso" dans des solos personnels excellents.  Acrobatie, danse de groupe, travail du sol, break et smurf tout y passe. Ils sont forts et drôles, et maitrisent le plateau comme on aime. La bande son déverse des standard car le phono et le disque vinyl mènent la danse. Ray Charles, Pavlov  Stellar,  I put a spell on you, une suite de Bach ... tout y passe. Leur verve, leur bonne humeur et leur sens du gag fait vivre des historiettes plus comiques les unes que les autres. Des petits riens qui nous font rire mais aussi des images poétiques composent un spectacle accessible et rythmé plein de fantaisie  On est dans le plaisir de danser et dans la beauté du geste habité...
à suivre ....
  

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