Danse - At the core - Maison de la culture du Japon à Paris - 21, 22 juin 2023

Maison de la culture du Japon
 Sérénité, calme et élégance sont des qualificatifs qui s’appliquent parfaitement à la salle de spectacle de la Maison de la culture du Japon. La danse y trouve régulièrement sa place avec des proposition traditionnelles comme contemporaines. Dans la continuité de cette démarche At the core créé au Japon en 2019 associe le danseur japonais Kento Kojiri et le quatuor Arditti pour une confrontation des cultures japonaises et européennes. 
Pour cette soirée de musique et de danse, deux espaces sont délimités sur le plateau, un carré blanc côté cour étant réservé à la danse. Danseur remarquable, Kenta Kojiri va y déployer sa danse qui témoigne d’une solide formation classique nourrie de ses rencontres avec la danse contemporaine. 
 
3 pièces aux univers musicaux particuliers vont se succéder. Passage (2019) de Toshio Hosokawa nous embarque d’emblée dans un rêve éveillé. Le danseur, le visage caché derrière un masque Nô, y aborde la lenteur du mouvement avec unE concentration extrême comme s’il traçait pour nous le chemin vers la méditation. La fascination opère et chaque instant retient notre attention. 
 

Kento Kojiri
Le propos chorégraphique très conceptuel adopté pour Geste zu Vedova (2015) de Wolfgang Rihm vient vite brouiller les pistes. Un écran s’impose à nous sur lequel des points et des lignes en perpétuel mouvement marquent l’écriture musicale et l’engagement des musiciens. Un logiciel analyse les mouvements et interprète graphiquement le travail musical puis le re-trancrit sur l’écran. Le danseur semble soumis à ces injonctions faites de signes, mais sa danse devient comme audacieuse et déjoue les habitudes du rapport musique – danse classique et banal.  Il ressort de son interprétation une sensation de fluidité et d’élégance ; la perfection des lignes et la justesse du tempo concourent à rendre perceptible la nature profonde de sa danse au-delà de l’esthétisme et de la sujétion apparente. 

   

Intériorité et conscience du temps vécu imprègnent la dernière danse conçue sur String Quartet n°3 im innersten (1976), également de Wolfgang Rihm. Sans résistance, on accepte de plonger au cœur des émotions qui animent le geste et lui donne son sens. La danse flirte avec l’expressionnisme révélant une nouvelle facette de Kento Kuruji. 

Aucune posture dans la rencontre entre le quatuor Arditti et le danseur mais une belle entente corporelle et musicale construite à travers le sensible. Un beau moment. 

 

Quatuor Arditti : Irvine Arditti (1er violon), Ashot Sarkissjan (2e violon), Ralf Ehlers (alto) et Lucas Fels (violoncelle).

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Danse - Fêu - Fouad Boussouf - Théâtre du Rond Point - 20 octobre 2023

Danse - Van Gogh, un dernier été - Semaine de la danse - Lavoir Moderne Parisien - 23 - 28 mai 2023

DANSE - festival JET LAG - L'étoile du Nord, Paris - ATTITUDE - 26 mai 2018