Chroniques culture - Odile Cougoule

  Costume noir, tee shirt noir, chaussures vernis aux pieds, tout démarre avec des claquements de doigts,  des « snaps », que le public s’empresse de saisir. Un jeu s’installe entre le public et l’artiste. Celui- ci suscite tout de suite la connivence qui va s’avérer être un moteur important pour la représentation. Ainsi lorsque avec force mimiques Régis Truchy s’approche du métronome, le public lui est acquis. Il met en marche l’instrument mais le rythme est lent et la danse aussi, il augmente progressivement la cadence et la danse toute en isolations et dissociations devient virtuose. Le tour est joué.   À cet instant la représentation prend des allures de spectacle de cabaret avec une succession de numéros construits chacun autour d’un thème. Le sparadrap dont on ne peut se défaire et qui devient la moustache de Charlot, une imitation de Charlot assez réussie, une danse avec la veste ; le mime prend le dessus sur la danse,   la gestuelle est préci...

  Pour réaliser Corps Exquis , Joanne Leigthon a contacté 58 chorégraphes qui à leur manière ont contribué à la création. Reprenant le jeu inventé par les surréalistes, le cadavre exquis qui consiste à écrire un texte à plusieurs en respectant un principe établi - un personne écrit une phrase en haut d‘une feuille, la cache et passe la feuille à son voisin, celui - ci continue l’écriture sans connaitre ce qui a été écrit avant- la chorégraphe leur a proposé de créer 1mn de danse mais à partir des dix secondes de la phrase du chorégraphe précédant. Le cadavre exquis est un jeu stimulant, si ce n’est amusant, très utilisé en pédagogie de la danse comme du français pour éveiller la créativité et faire tomber les barrières de la pensée. Les chorégraphes se sont accordés pour certains une grande liberté pour d’autres la possibilité d’affirmer leur écriture dans un format express et là est toute la problématique et l’intérêt de ce jeu. Que fait - on de cette minute à la fois libre et con...