Danse - Signes d'Automne - Le Regard du Cygne - Paris - novembre 2021
![]() |
anHtoB - Mié Coquempot , Alexandra Damasse |
Au fil du temps des rendez - vous se sont imposés comme les « Signes » de printemps et d’automne depuis 2012 et Les Spectacles Sauvages ces moments où l’expérimentation y est encore possible, et que l’on souhaite voir préserver encore longtemps.
Nina Vallon, initiatrice de cette soirée, par l’effet d’une danse construite dans une succession de mouvements aux initiations nettes, nous entraine dans le sillage d’un long ruban qui s’enroule et se déroule ou s’immobilise au gré de la musique. On se pose la question d’une approche gestuelle, systématisée dans ce solo de 2007 On first counterpoint, qui ferait appel aux techniques somatiques pour trouver la fluidité du mouvement. La présence de la violoncelliste Joana Schweizer donne du relief au dialogue entre Bach et la danseuse qui reste malgré tout assez conformiste.
![]() |
Sylvain Ollivier - Prouesses de l'échec |
La règle de Spectacles Sauvages est « 15mn maxi ». Ce format est l’occasion de bouts d’essais, de recherche sur un thème et permet de confronter sa gestuelle à un public. On sourit à 440HZ de Claire Lavernhe qui nous embarque dans un karaoké gestuel. Ravel offre ses notes que le chef d’orchestre maitrise dos à nous, face à …. Son corps s’anime, c’est sympathique mais malheureusement nous connaissons trop bien ce jeu ! On ira de Thallia Pigiernous étonne, que se passe t - il sur le plateau ? Deux femmes, marchent, se cherchent, se ratent. Dans l’espace balisé de ces allées - venues, les plantes changent de place, nous changeons de regard. La présence – absence des interprètes a du charme même si quelque chose nous échappe.
Dans le creux de l’absence de Eva Assayas est un projet à la fois simple et ambitieux. 3 filles dans un mouvement continu, évoluent dans la lenteur. Un lien intime les tient ensembles, le silence les entoure. Parties du tableau « les trois jeunes femmes » du peintre danois Hammershoï, leur recherche poursuit la pensée même du peintre qui refusait le monde extérieur. Elles semblent happées par un vide intérieur où git, sans doute, un désir de mouvement. Aucune psychologie, aucune relation entre elles, seule cette lenteur mélancolique qui guide vers l’abstraction. A suivre…
Toutes ces découvertes font du bien même si beaucoup d’entre elles demandent encore travail et réflexion. Une nouvelle équipe est à la tête du Regard du Cygne notamment Zoé Salmon (fille d’Amy Swanson) et l’on sent que la ligne directrice de la programmation n’est pas encore claire. Les spectacles pour enfants, les conférences et les hors - les murs imbriquées dans des propositions plus personnelles, souvent en forme d’essais, n’en facilitent pas forcément la lecture. Un parti pris peut - être plus exigent mettant en avant la création personnelle et la recherche devrait s’affirmer progressivement car ce Lieu est un Lieu précieux pour la danse.
Commentaires
Enregistrer un commentaire