THÉÂTRE - La beauté sauvera le monde - Le Fil Rouge Paris - 18 mai 2019
Le
Fil Rouge, situé 4 rue Wurtz dans le treizième arrondissement, est un lieu
culturel associatif d’initiative privée comme on en trouve de nombreux à Paris. En
marge des institutions, il défend une culture de proximité accessible à tous. Petit
(35m2), il façonne sur l’année une programmation à sa mesure à la fois
théâtrale et plastique. Des expositions chaque semaines associées à des événements,
des présentations de spectacles de formats légers mais aussi des ateliers recouvrant
divers champs artistiques. Dans ce cadre le spectacle La beauté sauvera le monde de la compagnie Simone 9bis a trouvé sa place.
Deux
comédiennes percutantes : Nathalie Capelle et Claire Acsolt, un thème revigorant :
la méchanceté et un style comico - réaliste très approprié, il n’en faut pas plus
pour nous plonger dans une méditation sur notre quotidien relationnel. La
méchanceté est un mal du siècle, oui nous sommes d’accord, mais qu’elle part
prenons nous à son expression ? Pendant 1h, virevoltantes et acides, elles
nous mettent face à nos travers et nos vérités dissimulées…
L’une
est méchante, l’autre belle…. et snob aussi dans son combi short rouge. À elle
deux, elle balise le spectre de nos humeurs ou sentiments aussi communs qu’inavouables.
Caricatures bien sûr mais tellement vraies dans leur excès de langage et leurs
postures aux références sociales parfaitement identifiables qu’elles nous embarquent
sans problème dans un récit qui finement nous parlent de nous…Les physiques
aussi s’en mêlent et la panthère s’agite quand la gracieuse minaude ; parfois on se voit en elles découvrant avec
terreur la sottise de tels comportements.
Toute
situation est bonne à prendre, laboratoire de recherche, entretien d‘embauche, regard
sur son voisin, émission de radio ou télévision, fanatisme des 5 sens et autres thérapies. Elles
sondent avec humour les espaces où la méchanceté sait se glisser car, on
le sait, tout est prétexte à sa manifestation. Et c’est là que le spectacle est
intéressant car il nous rappelle sans cesse que l’on existe dans la relation à
l’autre et que l’on doit composer avec cet autre pour que la vie soit tenable…Faire
société est un art autant qu’une obligation.
Le
méchant lui ne compose pas.
Écrit
à partir d’improvisations, le spectacle mélange l’expérience personnelle de la
méchanceté ordinaire à des pensées d’auteurs (Diderot par exemple). Les
comédiennes endossent avec aplomb les figures du méchant, être intransigeant
sans empathie, brutal avec lui brutal avec l’autre…Et l'on rit !
Leur objectif énoncé dans
la présentation « Il s'agit de réfléchir, de se questionner et de peut-être
conduire l'autre à se questionner sur sa propre méchanceté, il s'agit avant
tout de rire » est atteint.
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