DANSE - LES SPECTACLES SAUVAGES - Le regard du cygne - 10 novembre 2017


Surprise pour ce deuxième jour au Regard du Cygne



Le retour à la danse qui danse, au répétitif et à l’écriture du mouvement dans l’espace donnent comme un air vintage à la soirée des Spectacles sauvages du 10 novembre ; c’est autant réjouissant qu’étonnant.

La soirée démarre avec Terry Riley et sa musique répétitive hypnotisante. 4 danseurs déclinent des phrases simples et repérables qui peu à peu envahissent l’espace jusqu’à en donner des visions multiples et chatoyantes. Les danseurs (2 filles 2 garçons) sont absorbés par la construction de ce canevas conçu par le chorégraphe Yoann Hourcade, actifs à n’en pas perdre le fil. Pour qui a traversé les années 70, Supernova a tout le charme des souvenirs mais peut aussi apparaitre comme un exercice d’école à la manière de. La proposition est claire et agréable à regarder, malgré tout elle s’affirmerait réellement avec un travail corporel plus exigeant sur la posture des interprètes et plus de précisions dans la technique utilisée. 
Camille Revol et Simon Fletz n’éludent pas les corps à corps dans Phase chorégraphié par Karline Marion et Simon Feltz. C’est même leur matière première. Emboités, enlacés, enroulés parfois l’un par rapport à l’autre comme deux rubans élastiques, ils développent une danse experte, faite de portés, de ralentis pour des contacts doux, d’amorces de chutes et de tensions. Ils ne se lâchent peu ou pas et leur duo semble inoxydable. La relation qui les lie est exaltante par sa froideur que souligne la musique du norvégien Erik K Skodvin qui utilise si bien les sons pour générer des atmosphères.  
Questionnement bien philosophique et difficile à traiter pour Simonne Rizzo dans Louis PI XIV… La question sur les effets du pouvoir qui la taraude l’a menée à tenter de comprendre « La transposition du pouvoir du roi Louis 14 à travers les arts ETC… ». Son travail sur la musicalité du mouvement et sur la construction de l’espace apporte une réponse mais la proposition reste bien aride malgré la qualité des interprètes. N’abandonnons surtout pas et passons au Plan B.
Farfelue mais danseuse autant que comédienne Charlotte Rousseau préfère rire de ses déboires que de s’apitoyer. Face au refus des autres à s’intéresser à son travail qu’est - ce qu’on fait ? On invente c’est tout ! Tout et n’importe quoi d’ailleurs et là Charlotte ne manque pas d’idées. Je ne dirais rien sur ce que j’ai vu …. À la question qu’elle pose de la difficulté à montrer son travail, à être accompagnée dans sa création et soutenue dans les hauts comme dans les bas, il n’y a que vous qui pouvez y répondre en allant la voir elle et son Plan B. Sa virtuosité à parler d’une situation mais aussi sa drôlerie et ses qualités d’artistes complète vous emballerons.  

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