Léa Rault dans C’est confidentiel, la bataille elle la
mène sur tous les fronts, de toutes les façons ; son énergie est infinie
et sa puissance semble se décupler au fur et à mesure que progresse la danse …
Résister, résistance ces vocables à la mode lui vont bien, son corps est en mesure
de faire barrage aux assauts que l’on sent sourdre sur le plateau. Les formes qu’elle
traverse sont multiples et se fondent dans la danse comme autant d’histoires à affronter.
On sent la baroudeuse derrière chaque mouvement et ce rien de féminité instinctive qui
sait nous surprendre au détour d’un geste bref. Léa Rault n’est pas uniquement une interprète,
elle est réellement une performeuse au sens premier du terme tant son corps et
sa danse s’unissent dans le développement de performances au service de la performance.
Les sons vibrent amplifiés, distordus, le corps semble électrifié, les textes
résonnent, l’espace s’agrandit, se rétrécit elle est là comme le maitre des
cérémonies à user de tout pour exister au présent. Infatigable, elle ne lâche
rien. Étonnante.
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Chronique Diplomatique |
Tout autre registre pour
Chronique diplomatique. Les
chorégraphes
David Gernez et Lucie Augeai ont choisi d’autres jeux. La
confrontation dans un même espace des deux danseuses -
Lucie Augeai et Bora Wee-
thème du duo, passera par les mains et les pieds avec comme médiateur une table.
De ce dispositif simple, sorte de huis clos minimaliste, émerge une écriture dominée
par la recherche de formes. Un corps à corps est annoncé mais très vite la
chair fait place au visuel, la danse devient graphique comme asséchée de son
potentiel sensoriel. Et pourtant les corps sont là, la brune et la blonde
déclinent chacune leur style aussi bien lorsque simplement elles marchent chacune
dans leur espace que lors de solos aux mouvements fluides pour l’une ou hachés
pour l’autre. Mais cette disparité ne s’affirme
pas, on reste dans la figure et l’exercice d’école n’est pas loin. L’écriture de
gestes en gestes où chaque geste est le résultat d’une action fonctionnelle
nécessaire à l’ajustement perpétuel de lignes et d’aplats portés par les corps,
épuise le propos malgré un travail intéressant sur le rythme. Entre
manipulations, recherche plastique, battles, jeu de mains diversifiés, jeux de
jambes sous la table façon magie et effets de lumières, les interprètes s’observent.
Leur exécution est parfaite de précision et d’opiniâtreté mais l’échange ressemble
à une guerre froide et la recherche d’effets prend souvent le dessus sur la
danse. À trop vouloir composer avec l’autre, parfois on s’égare.
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