DANSE - C'EST CONFIDENTIEL et CHRONIQUE DIPLOMATIQUE - Avis de turbulences #13 - L'Étoile du Nord Paris - 28 septembre au 26 octobre



Léa Rault dans C’est confidentiel, la bataille elle la mène sur tous les fronts, de toutes les façons ; son énergie est infinie et sa puissance semble se décupler au fur et à mesure que progresse la danse … Résister, résistance ces vocables à la mode lui vont bien, son corps est en mesure de faire barrage aux assauts que l’on sent sourdre sur le plateau. Les formes qu’elle traverse sont multiples et se fondent dans la danse comme autant d’histoires à affronter. On sent la baroudeuse derrière chaque mouvement  et ce rien de féminité instinctive qui sait nous surprendre au détour d’un geste bref.  Léa Rault n’est pas uniquement une interprète, elle est réellement une performeuse au sens premier du terme tant son corps et sa danse s’unissent dans le développement de performances au service de la performance. Les sons vibrent amplifiés, distordus, le corps semble électrifié, les textes résonnent, l’espace s’agrandit, se rétrécit elle est là comme le maitre des cérémonies à user de tout pour exister au présent. Infatigable, elle ne lâche rien. Étonnante.   

Chronique Diplomatique
Tout autre registre pour Chronique diplomatique.  Les chorégraphes David Gernez et Lucie Augeai ont choisi d’autres jeux. La confrontation dans un même espace des deux danseuses -Lucie Augeai et Bora Wee- thème du duo, passera par les mains et les pieds avec comme médiateur une table. De ce dispositif simple, sorte de huis clos minimaliste, émerge une écriture dominée par la recherche de formes. Un corps à corps est annoncé mais très vite la chair fait place au visuel, la danse devient graphique comme asséchée de son potentiel sensoriel. Et pourtant les corps sont là, la brune et la blonde déclinent chacune leur style aussi bien lorsque simplement elles marchent chacune dans leur espace que lors de solos aux mouvements fluides pour l’une ou hachés pour l’autre. Mais cette disparité ne s’affirme pas, on reste dans la figure et l’exercice d’école n’est pas loin. L’écriture de gestes en gestes où chaque geste est le résultat d’une action fonctionnelle nécessaire à l’ajustement perpétuel de lignes et d’aplats portés par les corps, épuise le propos malgré un travail intéressant sur le rythme. Entre manipulations, recherche plastique, battles, jeu de mains diversifiés, jeux de jambes sous la table façon magie et effets de lumières, les interprètes s’observent. Leur exécution est parfaite de précision et d’opiniâtreté mais l’échange ressemble à une guerre froide et la recherche d’effets prend souvent le dessus sur la danse. À trop vouloir composer avec l’autre, parfois on s’égare.

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